La banque ouverte semble désormais être une nécessité pour la survie du secteur tout entier. La nouvelle directive européenne des services de
paiement connu sous l’acronyme DSP2 n’en finit plus de produire ses effets sur le microcosme de la banque et des services financiers. Progressivement l’idée de banque ouverte (Open Banking) commence à faire son chemin, non seulement chez les nouveaux entrants, mais aussi parmi les vénérables institutions financières parfois centenaires. Pour autant, en ce qui concerne ces dernières le chemin à parcourir est long afin de dépasser les seuls slogans et césures les opportunités que la banque ouverte offre.
Pour autant, malgré les résultats optimistes de l’étude menée en 2017 par l’EFMA auprès de 80 établissements bancaires. Seuls 90 % estiment satisfaisant l’état d’avancement de leur transformation digitale en un modèle de banque ouverte dans les 3 prochaines années. Une étude qui contredit les analystes du cabinet Forrester estimant qu’au contraire, la mutation vers une banque ouverte ne concerne qu’une toute petite minorité d’acteurs classiques. Les lecteurs du blog compte sans banque média d’information libre spécialisé dans la banque de demain savent laquelle de ces 2 hypothèses paraît la plus probable, surtout à moyen terme.
Banque ouverte 2 visions qui s’affontent
En effet, l’horizon de temps à une importance critique dans la perception de ces 2 cabinets, la vision plus optimiste du cabinet Gartner s’explique d’une part, par ce que ce cabinet entend par banque ouverte. Mais aussi, par la propension des acteurs bancaires traditionnels à surestimer la portée de leurs efforts, surtout en termes de digitalisation de leurs services. Ainsi, pour le cabinet Gartner la publication d’une API pour les développeurs tiers suffit pour mériter la qualification de banque ouverte. Malheureusement, de nombreuses banques estiment que ce premier pas vers l’open Banking est largement suffisant.
https://youtu.be/_FG2GJ0iRV4
S’il est vrai que la mise à disposition d’une API représente stricto sensu une certaine forme d’ouverture. Les efforts que nécessite la mise en conformité requise des banques. Et ce, avant la fin du premier semestre 2019. Afin de répondre aux exigences de la directive européenne DSP 2, ne suffit tout simplement pas, à la prise en compte totale de la révolution qui se profile à l’horizon. En effet, les banques vont s’apercevoir tôt ou tard, qu’il leur faudra procéder à une remise en compte total de leur modèle opérationnel. Et que, la qualification de banque ouverte ne saurait se réduire, à la simple fourniture d’une API, quand bien même serait-ce pour permettre à des acteurs tiers, d’accéder aux données des utilisateurs de leurs produits bancaires.
Quels critères pour qualifier une banque “d’ouverte”
Afin de mieux comprendre les critères pouvant qualifier un établissement bancaire reposant sur l’open Banking. L’objectif d’une banque ouverte, comme son nom l’indique est de faire tomber les murs et frontières, une démarche qui débute d’abord en interne. Le but poursuivi étant de stimuler l’innovation transversale en favorisant et fructifiant la collaboration entre les différents services et métiers de la banque. Le défi des banques traditionnelles est de mettre la puissance de leur organisation et de leurs services spécialisés au service du client.
La nécessité de définir un véritable modèle tourné vers l’extérieur est une garantie d’adaptation au concept de banque ouverte dans un environnement évoluant sans cesse, ou les itérations sont de plus en plus rapides. Les banques doivent repenser l’organisation monolithique qui a fait leur succès durant plus d’un siècle. Monde dans lequel le consommateur appréciait et chérissait de n’avoir à communiquer qu’avec un seul et même interlocuteur pour l’ensemble de ses besoins financiers. Afin de survivre, il sera essentiel pour les banques classiques de faciliter une intégration transparente entre tous les services, quels que soient leurs fournisseurs.
La carte Max du Crédit Mutuel Arkéa est un exemple illustrant parfaitement cette problématique. Bien que le lancement de l’application Max ait inspiré un certain scepticisme de la part de nombreux observateurs et experts. Le raisonnement de la banque mutualiste montre une certaine clairvoyance puisque celle-ci tente d’inverser la perspective sur les APIs. Celle-ci a rendu obligatoire l’ouverture des données des clients du réseau de la banque mutualiste, fournissant au passage une opportunité unique pour le développement d’une offre novatrice pour le plus grand bénéfice des consommateurs.